L’arthrose du genou

 

Qu’est ce que L’arthrose du genou ?

 

Douloureuse, handicapante, l’arthrose du genou (ou gonarthrose) représente le premier motif de plaintes liées à l’arthrose.

Il s’agit d’une maladie des articulations caractérisée par une dégradation du cartilage.

 

 

La gonarthrose (usure du cartilage)

 

La fréquence de l’arthrose augmente avec l’âge mais ce n’est pas une maladie du sujet âgé dans le sens où la plupart des personnes atteintes sont encore actives au moment du diagnostic.

 

  

Le médecin distingue quatre grands facteurs de risque à l’arthrose du genou :

  • Les anomalies congénitales de type genu varum ou genu valgum (jambes arquées ou en « X »).

Différents morphotypes des membres inférieurs
  • les traumatismes (chirurgie du ménisque, rupture des ligaments croisés…) et, chez certains professionnels, les microtraumatismes répétés (carreleurs, sportifs de haut niveau qui utilisent beaucoup leur jambe d’appui…) ;
  • le surpoids, a fortiori l’obésité, avec un effet qui n’est pas uniquement lié aux contraintes mécaniques puisque l’on retrouve d’autres localisations d’arthrose (doigts…) s’il existe un syndrome métabolique associé ;
  • le vieillissement qui rend l’articulation moins résistante.

Présentation clinique et diagnostique radiologique:

Les douleurs, parfois accompagnées d’un gonflement sont les principaux symptômes de la gonarthrose. Le genou peut devenir raide. De simples radiographies en position debout suffisent en général à confirmer le diagnostic.

                      Genou normal
         Gonarthrose débutante
               Gonarthrose avancé

 

Elles montrent un cartilage aminci et une diminution de l’espace libre entre les os. On peut observer parfois d’importantes déformations lorsque l’arthrose est évoluée.

Le traitement de la gonarthrose :

Le traitement de l’arthrose du genou se fait par paliers thérapeutiques en fonction de la sévérité des plaintes clinique. 

  • La diminution de poids (en cas de surcharge pondérale) et la pratique de sports adaptés.
  • La kinésithérapie : elle aide à limiter les raideurs et muscler la cuisse pour stabiliser l’articulation.
  • Les semelles orthopédiques : Fabriquées sur mesure sont parfois prescrites pour corriger une surpression d’un côté du genou et ainsi soulager les douleurs. Elles seront, par exemple plus épaisses en externe pour décharger une articulation pincée côté interne. Dans tous les cas, mieux vaut privilégier les chaussures souples et éviter les talons hauts.
  • Port d’orthèses (genouillère) : Porter une genouillère peut par ailleurs faciliter la marche s’il existe des sensations de dérobement ou une instabilité.
    Lors des crises, le médecin conseille de s’appuyer sur une canne, à tenir du côté opposé au genou douloureux.
  • Le traitement médicamenteux :
    • Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (ex. Diclofenac) : sont efficaces pour soulager la douleur à condition qu’il n’y ait pas de contre indication gastrique ou cardiovasculaire.
    • Les « antiarthrosiques » d’actions lente représentés par la glucosamine, la chondroïtine sulfate n’ont que peu ou pas d’effets indésirables mais leur efficacité reste discutée.
    • Les infiltrations intra-articulaires de corticoïdes et/ou d’acides hyaluroniques.
  • Le traitement chirurgical : Chirurgie ne signifie pas obligatoirement pose de prothèse. Quand l’arthrose survient sur un genu varum ou genu valgum et n’est pas encore trop évoluée, le médecin peut notamment proposer une ostéotomie tibiale (plus rarement fémorale). L’opération consiste à retirer un fragment de tibia pour modifier son axe et répartir plus équitablement le poids du corps sur l’articulation. Si l’indication est bien posée, elle offre de bons résultats à dix ans et permet parfois de se passer de prothèse.

La prothèse totale de genou:

On appelle prothèse de genou l’implant artificiel qui servira au remplacement des zones abimées de l’articulation du genou. L’intervention est aussi appelée arthroplastie prothétique du genou. La prothèse totale de genou est formée de 4 pièces : tibiale et fémorale (métaliques), le polyéthylène (entre les deux pièces métaliques) et un bouton rotulien.

Prothèse totale de genou

 

 

Cette intervention a considérablement amélioré la qualité de vie des patients souffrant d’arthrose évoluée que les traitements médicaux ne soulagent plus ou bien de maladies inflammatoires, comme la polyarthrite. Les progrès des implants ainsi que l’amélioration des techniques chirurgicales et de la prise en charge de la douleur post opératoire ont nettement contribué à la qualité des résultats actuels en matière de fonction et de douleurs du genou. La durée de vie des prothèses est maintenant en moyenne de 15 à 18 ans.

La durée d’hospitalisation est d’environ 3 à 5 jours. La rééducation du genou opéré ainsi que la marche sont entreprises dès le premier voire deuxième jour après l’intervention et sera poursuivie environ 2 mois après la sortie. Habituellement les délais de récupération d’une fonction correcte se font vers le 3ème mois et seront acquis entre le 6ème et 12ème mois post opératoire.

Les prothèses partielles (prothèse uni-compartimentale) sont réservées aux arthroses limitées à un compartiment de l’articulation, le plus souvent le compartiment interne du genou.       

  

La prothèse partielle (hémi-prothèse) de genou

Les complications précoces post opératoires

  • L’infection est une complication redoutée car potentiellement grave. C’est une complication peu fréquente, moins de 1% selon les séries. Toutes les précautions doivent être prises (respect des mesures d’asepsie, et bilan préopératoire visant à rechercher sur le patient un foyer infectieux afin de l’éradiquer avant l’intervention).
  • La phlébite. Cette complication est potentiellement grave car elle peut évoluer en embolie pulmonaire. La prévention se fait par les anticoagulants post opératoires.
  • Un hématome. Celui ci peut être habituel, bénin et de petit volume ou bien plus important correspondant à un saignement actif nécessitant parfois une ré-intervention pour l’évacuer.
  • L’algodystrophie est rare. Il s’agit d’une complication inévitable pouvant entrainer une raideur, des douleurs et un œdème ralentissant la récupération fonctionnelle. Il s’agit d’un dérèglement du système nerveux végétatif autonome et dont les traitements sont peu efficaces. L’algodystrophie peut durer plusieurs mois et disparaît spontanément. Pendant cette période aucun traitement agressif sur le genou ni intervention chirurgicale sauf urgence ne sera entrepris.
  • La raideur du genou peut survenir après toute intervention au niveau du genou, et en particulier après la mise en place d’une prothèse de genou. Des adhérences peuvent se créer dans l’articulation entrainant des défauts de mobilités. Les causes de cette raideur peuvent être multiples isolées ou en association telles que douleurs postopératoires, hématome, infection (rare), rééducation inadaptée, inflammation, algodystrophie. La nature fait réagir chaque patient différemment à la cicatrisation des tissus après une intervention sur le genou et quelques patients vont développer ce genre de complications ralentissant la récupération. Une mobilisation du genou sous anesthésie peut être nécessaire pour améliorer la mobilité et les douleurs. Le but étant de faire céder les adhérences au plus tard quelques semaines après l’intervention.

Les complications à moyen et long terme

Elles regroupent les infections tardives, l’enraidissement et le descellement de la prothèse :

  • L’infection tardive est très rare. Le plus souvent secondaire à une infection du patient sur un foyer à distance de la prothèse de type abcès dentaire, infection urinaire, infection digestive, infection cutanée et autres. Il est donc important qu’un patient porteur d’une prothèse de genou soit traité lors de toute infection et suivi par son médecin qui doit avoir connaissance de l’implant de son malade. Le traitement de ces infections tardives peut nécessiter une ré-intervention pour changer la prothèse et une antibiothérapie longue pour obtenir la guérison.
  • l’enraidissement secondaire est rare et de traitement difficile.
  • Le descellement de la prothèse entraine des douleurs plus ou moins bien tolérées. Souvent associée à une usure de la prothèse. Ces complications augmentent avec l’âge de la prothèse et le degré de contraintes imposé à celle ci (grosses activités physiques, surpoids). Le descellement moyen se fait vers 18 ans après l’intervention et il peut imposer de réopérer pour changement de prothèse.